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Premiers retours de Dr Satish et Dr Martineau


Bonjour,
Nous vous proposons aujourd’hui, les lettres que nous avons reçues du docteur Satish, basé au dispensaire de Lumbini, et de Muriel Martineau, gynécologue.
Notre association se félicite de sa coopération avec GSF (Gynécologie sans frontières) et ASF (Action Santé Femmes) pour leurs aides professionnelles à Lumbini.
Claude Briot

A letter from Doctor Satish

The patients got the opportunity to get checked by Doctor Muriel Martineau.
She also gave Misoprostol tablets and we discussed how to provide Misoprostol to the pregnant ladies in the villages to prevent  hemorragia.
We organised the meeting with midwives  and nurses and tought them about the use, sideeffects and doses of Misoprostol.
Now the midwives will give this information to the groupleader in the villages and they will record the name and address of pregnant ladies  whom they have given misoprostol.
We plan to start this programme « use of misoprostol for safe motherhood » in few villages and them extend to other villages  thereafter.
Moreover we are hopeful that we can start ultrasound for diagnostic purpose in IBS clinic in the near  future.

Une lettre du docteur Muriel Martineau

Je suis gynécologue médicale et j’ai donc travaillé 3 semaines au centre de santé IBS de Lumbini.
Le docteur Briot de l’Association Lumbini a demandé à Action Santé Femmes de superviser la mise en place de consultations de gynécologie. Il s’agissait de la quatrième mission de ce programme. Le but n’est pas de consulter mais d’accompagner le personnel soignant.
La surveillance clinique des grossesses est tout à fait correcte. Le docteur Briot a acheté un doppler fœtal et j’en avais apporté 2 d’occasion, offerts en France. D’emblée les infirmières ont été enthousiastes à leur utilisation. Et quelle surprise lorsque les bruits du cœur ont été trouvés pour une grossesse estimée à 3 mois (ce qui est tout à fait banal pour nous) !
Par contre, il persiste des difficultés importantes pour dater le début des grossesses et de ce fait pour estimer la bonne croissance (ou non) des fœtus. Ces difficultés pourraient être levées par l’utilisation d’un échographe.
Plus de la moitié des femmes accouchent à la maison. Elles peuvent accoucher gratuitement à l’hôpital et reçoivent une petite indemnité de l’état. Le centre met à leur disposition une ambulance à moitié prix si elles le désirent. Il s’agit donc de les convaincre et ce sont les infirmières népalaise les mieux placées à ce sujet.
J’avais apporté des comprimés de Misoprostol, medicament susceptible de diminuer les hémorragies post accouchement. L’équipe médicale locale réfléchit au protocole à mettre en place auprès des matronnes en cas d’accouchement à domicile, éventualité qui demeure fréquente. Si l’experimentation s’avère positive, il faudra penser à un système d’approvisionnement.
Les consultations gynécologiques ne sont pas évidentes d’emblée. Les femmes apportent leurs symptômes et ne comprennent pas la nécessité d’un examen. Mais tout cela s’explique et peu refusent au final.
Je n’ai pas vu de pathologie lourde et m’interroge à ce sujet (gêne, peur, ignorance ?). Ce qu’il faut, c’est que le centre soit reconnu comme étant capable de répondre aux demandes gynécologiques quelle qu’elles soient et que les infirmières soient aptes à reconnaitre les situations pathologiques.  De nouveau, on retrouve l’intérêt de l’échographe, qui permettrait de débrouiller rapidement certaines situations et ferait du centre IBS un lieu possible pour la gynécologie.

Malgré la désorganisation liée aux problèmes politiques actuels, j’ai trouvé sur place une équipe de soignants dynamiques ,curieux, ne demandant qu’à progresser dans l’apprentissage . Devant leur implication, il  me parait important de poursuivre leur accompagnement tout en respectant les usages en place , surtout de ne pas les laisser tomber !





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